On est loin de l’époque Trichet et des sempiternelles inquiétudes sur les « effets de second tour » et la terreur du fantôme de l’inflation. Une fois encore, Mario Draghi fait sensation et surprend les marchés en donnant un crédit nouveau et bien appuyé à la réalité de la désinflation. « L’objectif de la BCE fonctionne dans les deux sens » et les anticipations d’inflation sont clairement ancrées à la baisse sur des perspectives de croissance franchement insuffisantes même si le rythme de récession semble un peu s’infléchir.
Voilà un discours extrêmement accommodant qui rejoint totalement celui que la Fed avait employé il y a deux ans en évoquant des taux très bas pour une période considérable, et l’Europe ne peut que s’en féliciter.
Autant le CAC 40 semblait voué à rester bridé sous les 3790 sans l’apport d’un catalyseur positif, autant la surprise est suffisamment engageante pour que il termine au-dessus de ce seuil clé, et pénètre dans le palier supérieur compris entre 3790 et 4080 points, sur un chandelier de séance très favorable, accompagné d’un volume important si l’on tient compte de l’absence des opérateurs américains à l’occasion de la célébration de leur Indépendance. Sauf surprise désagréable avec le chômage américain vendredi, les 3790 devraient se transformer en support, et l’indice paraît bien engagé pour pointer à nouveau vers la zone des 3880 points pour le court terme.
Il est fort probable que les marchés américains soient portés à saluer la nouvelle d’une Europe qui adopte à son tour une posture enfin ultra-accommodante, au point d’envisager des taux négatifs pour les prises en pension des excédents des banques auprès de la BCE. Cela pourrait favoriser un peu plus la transmission de la politique monétaire à l’économie même s’il appartient en priorité aux gouvernements de soulager le poids des prélèvements et d’une fiscalité qui détruit la solvabilité des demandeurs de crédits.
Beaucoup d’éléments semblent en tout cas aller dans le bon sens; c’est porteur d’un espoir nourricier pour un apaisement sur les taux, et surtout une reprise du biais haussier sur les marchés actions…