Les indications privilégiant l’hypothèse d’une prochaine intervention en Syrie ont littéralement éclipsé une petite amélioration du climat IFO des affaires en Allemagne et une confiance du consommateur meilleure que prévue aux Etats-Unis. Les bruits de bottes, avant toute intervention de nature incertaine produit invariablement avant son déclenchement une baisse des marchés parce que la perception du risque augmente soudainement. La séance du jour n’aura pas dérogé à la règle.
La perspective d’une intervention prochaine de type militaire, qu’elle soit avérée ou non, provoque la sortie brutale du CAC 40 de son canal ascendant en place depuis la mi-juillet, en deçà des 4040, et surtout la cassure d’un support relativement important à 4010 points qui à court terme risque de se convertir en une résistance délicate à reconquérir.
Le chandelier de séance s’accompagne d’un volume trop léger pour évoquer une paniique panique, mais la clôture au plus bas présente une configuration négative, qui augure sans doute d’une poursuite du mouvement vers le bas, en vue d’un premier support situé dans la zone des 3960 par effet de symétrie, et en cas d’échec, vers des supports majeurs vers 3920, ou sinon sur la zone des 3880 points.
Les indices américains qui avaient commencé à baisser la veille en fin de séance sur les déclarations laissant entrevoir une intervention affichent des replis un peu plus modérés qu’en Europe, mais leur clôture vers les plus bas n’est pas non plus symptomatique d’un rebond immédiat crédible.
Le Dow Jones cède -1,09 % à 14.782, le Nasdaq qui avait fortement progressé ces derniers jours reflue de -2,09 % à 3579, et le S&P 500 approche rapidement d’un support important situé à 1625, en reculant de -1,62 % à 1630 points.
Sur un plan purement technique, il est probable que les niveaux bas ne soient pas très loin, mais il est toujours difficile a priori de percevoir l’amplitude d’un mouvement face à une situation qui se prête aisément aux rumeurs et à des humeurs volatiles.
Nous ne doutons pas pour autant que la faiblesse enclenchée ce jour sur les marchés présentera avec un peu de recul une belle opportunité, d’autant que les taux à 10 ans aux États-Unis, par effet refuge, se détendent vers la zone des 2,72 %, même s’il s’agit cette fois des mauvaises raisons.
Il nous paraît judicieux dans l’immédiat de ne pas se précipiter face à une situation encore bien incertaine, mais d’observer le comportement du S&P 500 à l’approche des 1625 points. La tenue de ce support pourrait encourager les marchés à se stabiliser, à défaut de quoi il faudra sans doute envisager de viser un peu plus bas avant rebond.