Personne ne sait vraiment comment Larry Summers dirigerait la FED. Pour le marché, cela devrait représenter un élément d’incertitude plus négatif qu’une nomination de Janet Yellen à la tête de la Fed dans une semaine, et si les indices américains n’ont pas reculé vendredi, c’est sans doute en raison du démenti de la Maison Blanche après l’étrange rumeur lancée par le quotidien japonais Nikkei Daily, sans doute plus pour tester qu’autre chose…
Pour le moment, les marchés sont focalisés sur le début du ralentissement graduel des injections de liquidités par la Fed à l’issue de sa réunion le 18 septembre, dans l’attente d’une réduction probable du rythme des injections de liquidités, lequel serait l’indication que la Banque Centrale américaine estime la croissance suffisamment robuste pour ne pas en souffrir.
Dans un contexte très attentiste, le CAC 40 prolonge par un chandelier plutôt favorable la consolidation à plat depuis le franchissement de la zone majeure des 4080 points. Cela confirme un biais technique assez positif, en attendant d’inscrire éventuellement un plus haut annuel au-delà des 4125 points.
Une consolidation plus appuyée avec la cassure des 4075 marquerait un double sommet accompagné d’une divergence négative sur le RSI à 10 semaines, mais ce scénario perd en consistance avec le prolongement de la consolidation horizontale tandis que celui d’un test prochain des plus hauts de février 2011 à 4170, au sommet du canal ascendant de court terme, gagne en probabilité.
Au terme d’une séance très peu volatile sur l’ensemble des marchés mondiaux, le Dow Jones progresse de 0,49 % à 15.376, non loin du record historique et annuel des 15.658,le Nasdaq gagne 0,16 % à 3722, et le S&P 500 tente de sortir de la zone de résistance entre 1680 et 1687 points en gagnant 0,27% à 1688 en clôture.
D’une semaine à l’autre, la hausse des indices américains se reflète dans un regain d’optimisme de la part d’investisseurs individuels dont les haussiers passent de 34 à 45 %, tandis que les baissiers perdent 7 points de 32% à 25%. Il est prématuré d’évoquer une dangereuse euphorie, ce qui peut laisser encore un peu de marge au marché pour progresser, mais le potentiel psychologique pour une hausse commence à s’amenuiser.
Compte tenu du dynamisme raisonnable de l’économie américaine ces derniers mois, le marché anticipe très clairement une réduction des achats d’actifs de la part de la Fed mercredi prochain, de telle sorte que la nouvelle risque plutôt d’être sans effet, ou même peut-être bien accueillie, comme en témoigne des taux à 10 ans stabilisés vers 2,90 %, et qui tout au long de la semaine se seront refusés à déborder la résistance cruciale et importante des 3 %.
On continuera de surveiller de près l’évolution de ce taux, mais à moins d’un événement exogène inattendu et désagréable alors que le traitement militaire de la Syrie semble écarté, il n’y a pas lieu d’envisager pour le moment de correction importante.
Il parait plutôt judicieux d’acheter vers 4080 voire 4095, et d’anticiper un retour vers 4170, plus propice à saisir quelques bénéfices si le seuil délicat des 4125 se laisse déborder.