Au lendemain d’une prise de position toujours extrêmement accommodante de la part de la Fed, les données américaines du jour sont plutôt encourageantes : les demandes hebdomadaires d’allocations-chômage baissent de 27000 par rapport à la semaine dernière à 349.000 au lieu des 375.000 attendues, les ventes au détail sont en reprise grâce à une hausse des volumes qui compense largement la baisse des prix, les saisies immobilières sont au plus bas depuis 2006.
En Europe, le marché se félicite d’un accord sur la supervision bancaire européenne, même si le rôle de la BCE devrait finalement se limiter aux 200 établissements les plus importants plutôt qu’à la totalité du secteur en Europe.
Mais ce sont surtout les propos du leader républicain John Boehner laissant entendre son refus d’accepter toute hausse d’impôts si l’administration Obama ne fait pas d’efforts pour réduire les dépenses qui façonnent l’humeur du marché. Celui-ci intègre la conclusion d’un compromis pour éviter la falaise fiscale censée s’amorcer le 1er janvier, et toute déclaration de nature à amoindrir cet espoir provoque une réaction forcément négative sur le marché.
Le Cac 40 termine la séance sur un chandelier plutôt mitigé après avoir touché un plus haut à 3660 points, et le comportement négatif des indices américains risque de produire un léger mouvement de repli à l’ouverture, susceptible d’induire un repli potentiel vers l’ancienne résistance convertie en support à 3600 points.
Il faut dire que le Dow Jones cède -0,56 % à 13170, le Nasdaq recule sensiblement de -0,72% à 2992, et le S&P 500 hésite sur la tenue du support à 1420, en cédant -0,85% à 1419 points.
A l’évidence, les marchés vont rester suspendus pendant quelques jours encore aux moindres déclarations sur les progrès ou les crispations relatives à la falaise fiscale américaine.
Dans ces conditions il est bien difficile de savoir si le rallye de fin d’année se prolongera, d’autant que les investisseurs risquent dans certains cas de vouloir saisir leurs bénéfices pour être taxés de façon forfaitaire à 15 % aux États-Unis plutôt que de devoir intégrer leurs plus-values à leurs revenus l’année prochaine, selon une législation qui s’inspire étrangement de l’inventivité fiscale française.
Quel que soit le scénario, la configuration plaide pour plus de progression sur les prochains mois, et dans cette optique nous ne pouvons que conseiller de profiter de tout repli non garanti vers 3600 pour reprendre quelques positions…