Les chiffres du chômage américain sont une belle surprise avec 145000 créations d’emplois au lieu des 90000 attendues, et surtout un taux de chômage à 7,7 % au lieu de 8,2 % attendus, mais ils méritent d’être relativisés en raison des révisions à la baisse pour le mois d’octobre et de distorsions statistiques liées aux effets que l’on attendait de l’ouragan Sandy, qui ne se sont pas matérialisés. Surtout,le sentiment du consommateur selon l’indice de l’université du Michigan fait un plongeon brutal de 84 à 74, les Américains prenant conscience du risque d’entrer en récession si la falaise fiscale ne trouve pas une solution à brève échéance. En revanche, il est très positif de constater que les crédits ont fortement augmenté à 14 milliards au lieu des 9 milliards attendus, et cela ne peut que se traduire par de très bons chiffres au niveau de la consommation et des résultats des entreprises américaines sous-jacentes.
De ce côté de l’Atlantique, les perspectives sinistres dépeintes par Mario Draghi la veille à l’endroit de la conjoncture européenne pour 2013 ont continué de peser sur l’eurodollar qui sera revenu tester un support critique à 1,2880 avant de rebondir modérément. Cela pèse certainement sur la capacité du CAC 40 à poursuivre son mouvement haussier, surtout si le S&P 500 ne parvient pas à s’affranchir de la résistance cruciale des 1420 points.
L’indice phare américain continue de jouer avec les nerfs des investisseurs en taquinant à nouveau le seuil des 1420, sur un gain de 0,29 % à 1418, tandis que le Dow Jones progresse de 0,62 % à 13155, et que le Nasdaq refuse de passer le cap des 3000 en perdant 0,38 % à 2978 points.
Nous retirons des chiffres du jour que l’économie américaine se porte de mieux en mieux, et que Ben Bernanke et sa politique monétaire ultra accommodante sont en train de gagner la bataille contre le chômage élevé et contre un secteur immobilier totalement sinistré.
Sous réserve impérative que le saut dans le vide depuis le haut de la falaise fiscale soit évité par un compromis avant la fin de l’année, il y a de très fortes chances pour que le S&P 500 déborde enfin le cap des 1420 et reparte de l’avant vers la cible des 1475 pour commencer.
A priori, cela devrait aider le CAC 40 a tendre vers 3700 et au-delà, mais il faudra en ce cas que l’euro se raffermisse et ne casse surtout pas le support des 1,2880 USD. A défaut, la différence de dynamisme entre les économies de part et d’autre de l’Atlantique pourrait induire un retour de la surperformance des indices américains.