L’indicateur ISM manufacturier passé de 56,5 en décembre à 51,3 en janvier aura assommé les acheteurs sur les marchés américains. Il est pourtant fort probable que le chiffre de janvier soit lié à des distorsions consécutives au climat extrême observé aux Etats-Unis en janvier, et l’histoire démontre que cet indicateur très (trop) suivi n’est pas objectivement très fiable pour refléter le niveau réel de l’économie américaine.
Il n’empêche, la chute est d’une grande brutalité, et le S&P 500 en profite pour inscrire un signal graphique bien négatif en sortant par le bas du canal de tendance ascendante en place depuis 15 mois, et en cassant sans ambiguïté le seuil des 1775 points.
Il s’est ensuivi une avalanche de ventes au point de voir l’indice enfoncer en clôture un premier support important à 1746, et s’ouvrir la voie vers un retracement clé à 1730, et peut-être jusqu’à la zone clé des 1710 points.
Il sera difficile dans ces conditions que le CAC 40 étaye le support des 4105 après avoir formé en séance un chandelier bien négatif assorti d’une clôture au plus bas. Par mimétisme avec les indices américains l’indice parisien risque de filer vers un test des 4050 atteints au plus bas de décembre, et plus probablement vers les 4000 par projection d’une seconde vague symétrique de baisse, laquelle correspondrait à la même figure sur un S&P500 à 1710 points.
Le Dow Jones cède -2,08 % à 15.373, le Nasdaq casse de peu les 4000 à 3997 en repli de -2,60 %, et le S&P 500 touche un nouveau plus bas annuel en reculant de – 2,28 % à 1742 points.
La nervosité qui s’empare des marchés a pour avantage de faire refluer les taux longs américains en deçà des 2,60 % à 10 ans, et cela devrait soutenir au cours des mois qui viennent le marché immobilier. Par ailleurs, les signes de déflation en Europe finiront peut-être par pousser la BCE à intervenir dès jeudi prochain plutôt que laisser les marchés dériver jusqu’en mars.
Dans ces conditions, il semble légitime d’anticiper une poursuite du mouvement de repli, mais également de prévoir une forte volatilité susceptible de se traduire à tout moment par des réactions de rebond de forte amplitude.
Pour l’heure, une cassure des 4105 semble difficilement évitable et en attendant de reconquérir ce seuil il vaudra mieux attendre un repli vers 4050, a fortiori 4000 pour prendre d’éventuelles positions. Dans une optique de court terme, le seuil des 4145 se sera sinon transformé en une zone de résistance à prendre en compte pour envisager quelques allègements.