C’est l’avant-dernière séance avant l’entrée en vigueur des coupes automatiques de dépenses budgétaires aux Etats-Unis. Chacun sait qu’il reste quelque semaines pour éviter un réel blocage, et Ben Bernanke ayant rassuré le marché sur les intentions de la Réserve fédérale, les bons chiffres du jour aux États-Unis tendent à pousser le marché toujours plus haut.
Les demandes hebdomadaires d’allocations au chômage descendent nettement plus que prévu à 344.000, les demandes permanentes d’indemnisation affichent un repli important de 3.150.000 à 3.074.000, ce qui sera très positif s’il n’y a pas une remontée brutale et fortuite au cours des prochaines semaines. Il faut ajouter que le PIB du quatrième trimestre est finalement révisé en progression de 0,1 % au lieu des -0,1 % en première estimation le mois précédent. Le chiffre paraît bien anémique, mais il intègre une baisse très importante des dépenses publiques contribuant pour une chute de 1,3 % du PIB. Si l’on ajoute à cela un indicateur PMI de Chicago à 56,8 au lieu des 54 attendus, et en attendant vendredi l’ISM manufacturier espéré à 52,4, les éléments paraissent réunis pour que les indices américains, à commencer par le Dow Jones, fassent bientôt la une des médias avec un nouveau record historique.
Malgré la relative faiblesse de l’euro, liée à la confusion en Europe et à des propos de Mario Draghi qui permettraient d’entrevoir une future baisse des taux en Europe, le CAC 40 profite de taux italiens relativement détendus pour venir tester la résistance oblique descendante à 3730, niveau dont le franchissement hypothétique pourrait à nouveau libérer la voie vers un test des 3790 en dépit d’une situation européenne pour le moins chaotique.
Le Dow Jones approche de ses records historiques des 14.164 en clôture mais cède finalement 0,15% 14.054, le Nasdaq -0,07% à 3160, et le S&P 500 clôture à nouveau en deçà des 1520, en baisse de -0,09% après avoir touché 1525 points e séance. L’indice phare américain se heurte à partir de mars à une résistance oblique ascendante passant de 1520 à 1530 en périodicité mensuelle, niveau dont l’éventuel franchissement libérera la voie vers le zénith historique des 1576 points.
Il paraît un peu paradoxal de voir les indices américains approcher des records historiques dans l’idée qu’aucun compromis ne sera atteint sur le déblocage budgétaire d’ici quelques jours, mais il est également difficile de nier la qualité des derniers indicateurs économiques américains, lesquels semblent donner raison à la politique monétaire entreprise par la Réserve fédérale depuis plus de deux ans.
En ce sens, il paraît également difficile de casser brutalement à la baisse, puisque les résultats des élections italiennes sont désormais connus et ne semblent pas avoir créé de dommages majeurs sur les taux, au moins pour le court terme.
Enfin, sur un plan technique, les articles s’accumulent pour dénoncer en des termes inquiétants le danger imminent d’une correction majeure, et cette profusion de mises en garde risque au contraire de nourrir la hausse vers de nouveaux records.
Le point faible reste néanmoins l’Europe et ses tristes prévisions de croissance, lesquelles nous conduisent a priori à envisager dans le meilleur des cas un retour vers 3790 pour alléger quelques positions, sachant qu’il reste néanmoins certainement judicieux d’acheter les mouvements de correction en deçà de 3650 s’ils devaient encore se présenter.