Alors que les indicateurs de confiance se détériorent lourdement en Allemagne, et en France au point de revenir à leur plus bas depuis trois ans, le marché continue d’afficher un optimisme béat, sous le simple effet d’annonces de Mario Draghi emboîtées par les politiques européens dans le sens de tout faire pour diminuer les taux d’intérêt exorbitants payés par l’Espagne et l’Italie, et de préserver l’intégrité de la zone euro en dépit d’une opinion allemande « courte vue » et de plus en plus hostile à la monnaie unique.
Dans ce contexte psychologique nettement plus favorable, le CAC 40 tend à confirmer le franchissement des 3290 et à convertir ce seuil en support, et la voie paraît s’ouvrir vers des objectifs à 3360, peut-être même 3410 dans l’attente des réunions des banques centrales, mercredi aux États-Unis, et jeudi en Europe.
Aux États-Unis, les indices se livrent à une modeste consolidation. Le Dow Jones cède -0,13% à 13058, le Nasdaq -0,41% à 2946, et le S&P 500 se maintient au-dessus du seuil clé des 1370 sur une très légère baisse de -0,05% à 1385 points, non loin du record annuel situé à 1422 points.
Si le volume précède les cours, on ne peut exclure au regard du retrait de volume une légère consolidation pour la journée de mardi, de nature à revenir probablement tester la zone des 3290, mais guère moins tant que banques centrales ne se sont pas réunies.
Après coup, on peut craindre néanmoins que le marché ayant l’habitude d’acheter la rumeur, il soit déçu par des mesures modestes et ne vende la nouvelle. Cela d’autant que depuis plus de 20 ans la Bundesbank et la Banque de France de Messieurs Tietmeyer et Trichet, suivie depuis 1998 par la BCE, n’ont quasiment jamais réussi à calmer le marché, à l’exception du LTRO annoncé fin décembre.
À moins que l’Allemagne ne change assez radicalement de posture, on peut donc redouter que les mesures ne soient pas à la hauteur de ce qui est annoncé.
Pour le moment, dans une optique de trading, on peut probablement tenter quelques achats sur repli vers 3290, mas il sera prudent d’envisager quelques allègements à l’abord des 3400 points.
