On le pressentait à travers le comportement de l’euro, les chiffres très bas d’inflation en zone euro n’ont pas encore convaincu la BCE de baisser ses taux, ni de recourir à des mesures concrètes, au prétexte probable que les indicateurs en zone euro ont tendance à se redresser, et que cela pourrait éviter aux forces déflationnistes de prendre l’avantage.
La banque centrale s’est néanmoins déclarée unanimement disposée à recourir à des mesures non conventionnelles assorties de taux stables ou à la baisse pour une période prolongée. C’est donc partie remise. La réassurance verbale d’une politique ultra accommodante a au moins le mérite de contenir la hausse de l’euro et même de le faire refluer modérément vers 1,37 dollars, soit un recul un peu insuffisant pour marquer une inflexion plus significative en cas de cassure des 1,3640 dollars.
Les marchés vont donc se tourner vendredi vers les chiffres du chômage américain pour le mois de mars, mais rien ne prouve qu’il soit particulièrement dynamique si l’on s’en réfère aux indices PMI d’activité qui reflètent des niveaux de commandes positifs, mais moins robustes qu’au cours des derniers moins.
Une fois encore, les paroles et la perspective d’une politique ultra accommodante à venir suscite un accueil favorable, et le CAC 40 parvient à traverser en séance la résistance des 4460 avant de refluer légèrement pour former un chandelier assez favorable qui renforce a priori le support des 4420 points et pourrait ouvrir la voie vers la cible des 4560, sous réserve de nouveaux records sur les indices américains dont le potentiel graphique de hausse paraît toutefois un peu limité.
Tout proche d’un niveau assez crucial situé vers 1906 sur une résistance ascendante active depuis une soixantaine d’années, le S&P 500 cède – 0,10% à 1889, le Nasdaq reflue de -0,90% à 4238, et le Dow Jones reste stable à 16.573 points.
Il n’est pas garanti que les 185.000 créations d’emplois attendues demain à l’occasion du rapport sur le chômage américain en mars soient au rendez-vous, mais il n’y a guère de motif, non plus, d’anticiper une déception importante. A priori cela devrait entretenir le marché vers les niveaux actuels, et encourager quelques achats en cas de repli vers les 4420 dans l’optique d’une poursuite progressive vers 4560 si la zone des 4460 se laisse déborder en clôture.