L’excès de bonnes nouvelles stoppe le marché

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Une fois encore, Mario Draghi se sera montré pragmatique, et c’est tant mieux. À l’inverse de son prédécesseur qui décevait régulièrement les marchés par un effarant retard à l’allumage, le patron de la banque centrale européenne a visiblement pris au sérieux le chiffre d’inflation extrêmement bas en zone euro à 0,7 % le mois dernier. Il en résulte, sans attendre la réunion de décembre contrairement à ce que les marchés semblaient anticiper, une réduction immédiate d’un quart de point sur les taux directeurs, soit désormais 0,25 % sur le taux de refinancement et 0,75% sur la facilité de crédit, auxquels s’ajoute un accès illimité des banques à la liquidité dans le cadres des appels d’offres à taux fixe dans une perspective d’inflation basse pendant encore assez longtemps avant une remontée jusqu’à un niveau proche mais inférieur à l’objectif des 2 %. En clair, la banque centrale européenne enclenche à son tour une politique ultra accommodante, sans recourir pour autant pour le moment à de nouvelles injections de liquidités qui pourraient toutefois se présenter avec un nouveau LTRO si nécessaire ces prochains mois.
Pendant ce temps, aux États-Unis, le PIB du troisième trimestre en hausse beaucoup plus forte que prévu à 2,8 % au lieu des 1,9 % attendus accréditent quelque peu la politique monétaire ultra accommodante menée par la Fed depuis plusieurs années. Il n’en fallait pas plus pour que l’ensemble des deux paramètres essentiels du jour enclenchent le décrochement de l’euro sous le seuil clé des 1,3450 dollars et ouvre probablement la voie vers un prochain objectif voisin des 1,31 dollars au bénéfice d’un minimum de restauration de la compétitivité des entreprises européennes.
Il restera à confirmer vendredi à 14h30 que le chômage aux États-Unis n’a pas véritablement souffert du shutdown d’octobre pour envisager un scénario qui nous paraît plausible et un peu à contre-courant du sentiment général selon lequel la Réserve Fédérale pourrait engager une réduction de ses injections de liquidités dès le mois de décembre plutôt qu’en mars au regard d’une économie plutôt en forme, et sans se préoccuper de la reprise des interminables tergiversations politico-budgétaires américaines.
Le CAC 40 a salué ces bonnes nouvelles par une sortie haussière au-delà des 4310 avant de revenir en clôture à l’intérieur de la zone de transactions entre 4230 et 4310 sur un chandelier de séance suspect corrélé à la réaction mitigée des indices américains au chiffre dynamique du PIB. Il est intéressant de noter que l’indice est venu tester avec précision son support ascendant de long terme actuellement situé à 4270, niveau dont la cassure pourrait induire éventuellement un nouveau test des 4230 points.
Il faut dire que les indices américains font une inversion après avoir touché des nouveaux plus hauts annuels, sans doute dans la perspective évoquée plus haut d’une réduction des injections de liquidités. Le Dow Jones reflue de -0,90% à 15 605, mais le Nasdaq corrige plus lourdement de – 1,88% à 3857, tandis que le S&P 500, après avoir buté à nouveau sur les 1775 relâche -1,28% à 1748 points, presqu’à mi chemin entre un puissant soutien à 1710 et les 1775 points.
La posture adoptée par la BCE et le reflux de l’euro en deçà de 1,3450 dollars qui de support se convertissent en résistance, s’il se confirme, est une excellente nouvelle, mais on ne peut s’empêcher de penser qu’une anticipation de réduction des injections de liquidités par la Fed ne vienne interrompre le mouvement de hausse sur les marchés.
Certains voient même l’amorce d’une correction qualifiée méritée, mais ce n’est pas le scénario que nous privilégions. Si les banques centrales, par leur action très accommodante finissent par orchestrer une amélioration sensible au niveau de l’économie réelle, l’aspect positif qui en découle aura pour effet de neutraliser la sortie d’une politique stimulante, sous réserve que celle-ci soit extrêmement progressive, ce que tous les banquiers centraux semblent avoir bien intégré.
Il reste légitime d’entrevoir pour la fin de l’année au niveau du CAC 40 un objectif entre 4300 et 4500, et l’objectif des 1800 pour le S&P 500. Nous n’en sommes pas loin, et à ce titre on peut sans doute envisager que les marchés vont continuer à osciller assez tranquillement à court terme, sans correction très sensible grâce aux matelas de liquidités prêts à s’investir sur les accès de faiblesse. La séance du jour a ouvert une brèche dans la résistance des 4310 points. Si un chômage américain plus robuste les 100.000 créations d’emplois attendues ne provoque pas vendredi une chute des marchés par crainte des réductions d’injection de liquidités de la part de la Fed, on pourra certainement en attendre au cours des prochaines semaines une nouvelle tentative de reprise vers 4420 à 4440 points. En attendant, continuer d’acheter vers 4230 semble judicieux, quitte à devoir éventuellement prévoir une rupture sans doute éphémère vers le seuil des 4170 points.

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CAC (PXI)
Principaux indicateurs
Cours au Le 29 avril 2024 Performance Indicateurs
8065,15 (+0,29%)€ à 1 mois :  -1,46% Volume moyen 20 jours : 2,8 M
à 4 mois : 6,35% Résistances : 8140 / 8230 / 8470
à 6 mois : 16,63% Supports : 7980 / 7885 / 7775 / 7705 / 7600 / 7600 / 7550 / 7480 / 7400 / 7310 / 7210 / 7165 / 7080 / 7040 / 6945 / 6850 /6800 / 6775 / 6710 / 6610 / 6520 / 6450 / 6380 / 6250 / 6180 / 6110 / 6040 / 5910 / 5780 / 5630 / 5580 / 5375 / 5215
à 1 an : 9,56%

Consensus »


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