Ce n’est pas une catastrophe, mais à l’évidence les marchés sont déçus de la croissance chinoise annoncée pour le premier trimestre. À 7,7 % après avoir repris un peu de vigueur jusqu’à 7,9 % au dernier trimestre de l’an dernier, le chiffre en recul léger est en deçà des attentes des analystes qui espéraient plutôt 8 %. Couplés à une activité manufacturière selon l’indice Empire State dans la région de New York légèrement décevante tout comme le sentiment des promoteurs immobiliers qui se dégradent de 44 à 42 au lieu des 45 attendus, les marchés affichent une certaine fébrilité, appuyée par un début de semaine virant au rouge vif en fin de séance aux États-Unis.
Le CAC 40 aura passé le plus clair de la séance en deçà du pivot important des 3710 pour revenir tout juste clôturer à ce niveau sur un chandelier mitigé, et avec le temps, la résistance intermédiaire des 3760 se renforce nettement, coïncidant désormais avec le haut du canal descendant de court terme.
Après avoir atteint des sommets la semaine dernière, les indices américains ne profitent par des résultats pourtant meilleurs que prévus de Citigroup pour asseoir leur progression et se focalisent sur les statistiques macro pour débuter la semaine sur un ton négatif.
On aurait pu espérer que le S&P 500 convertisse le franchissement des 1576 en support, mais le repli du jour est bien trop important, et l’indice phare américain recule de 2,30% à 1552, peut-être sous l’effet d’une crainte d’attentat au marathon de Boston, sans que l’on puisse en déduire qu’il s’agit d’un début de correction majeure puisque l’idice rest très au-delà des 1520 points. Pour sa part, le Dow Jones cède 1,79% à 14.599, et le Nasdaq technologique, toujours très corrélé à la perception générale de la croissance, recule plus violemment de 2,38% à 3216 points.
Depuis quelques semaines, le CAC 40 évolue de façon erratique autour du pivot des 3710, passant aisément d’une zone basse entre 3600 et 3650 à la zone haute entre 3760 et 3790 avec une inconstance assez déconcertante.
Pour le moment, rien n’indique de modification importante à ce comportement. A condition de ne pas casser 3600 points, les accès de faiblesse en deçà de 3650 restent des moments intéressants pour procéder à quelques achats pour motif de survente, tandis que les tentatives de reprise vers 3760, au mieux 3790 doivent a priori continuer d’inviter à alléger.
Enfin, un mot sur la débâcle de l’or. Depuis la cassure d’un support majeur à 1520 dollars l’once, on assiste à une vente massive, témoignant d’une méfiance de plus en plus généralisée quand à la capacité du métal jaune à vraiment servir de refuge face à une monétisation qui, il faut bien le dire, ne produit pas d’inflation. Un support clé va se présenter à 1300 dollars, mais mieux vaudra d’abord vérifier qu’il fonctionne avant d’acheter…
Le métal jaune n’a de valeur que la confiance qu’on veut bien lui attribuer, et à cet égard, je persiste à défendre que la meilleure défense consiste à détenir des actions de sociétés solides, sur des secteurs porteurs, disposant de fortes barrières à l’entrée, et capables de maintenir leurs marges.