En attendant la publication vendredi à 14h30 des chiffres du chômage américain pour le mois de décembre, les 215000 créations d’emplois dont 172 000 dans le privé selon l’enquête ADP laisseraient entrevoir un chiffre d’excellente facture, puisque le marché anticipe une progression de 146 à 160 000, et que de nombreux facteurs semblent indiquer une bonne surprise, de nature à soutenir la récente hausse du marché, et peut-être même la pousser un peu au-delà.
Le CAC 40 aura débuté la séance au lendemain d’une très forte hausse en mode consolidation. En cause, une critique de la falaise fiscale, dont la solution est différée de deux mois, avant de saluer en fin de séance les bons chiffres américains et la bonne tenue relative de leur marché.
Du coup, un support semble se dessiner sur la base des 3700, et l’indice clôture la séance sur un chandelier assez favorable, de bon augure pour pointer bientôt vers la résistance des 3760, et peut-être la traverser dès à présent si les chiffres du chômage américain devaient être enthousiasmants vendredi.
Le Dow Jones recule modestement de 0,16 % à 13 391, le Nasdaq qui s’était envolé la veille de plus de 3 % abandonne 0,38 % à 3100, et le S&P 500 0,21 % à 1459, non loin de la résistance formée par le plus haut annuel de 2012 à 1475 points.
Beaucoup se demanderont si le marché n’est pas en train d’aller trop vite, et si des prix excessifs ne sont pas en train d’être atteints sur un plan fondamental. En réalité, sur une base de 1420, le S&P 500 ne se traite qu’à 12,5 fois les résultats estimés aujourd’hui pour 2013, lesquels ont été très significativement revus à la baisse depuis le 30 septembre dernier.
Quand on sait que la capitalisation moyenne de ceux-ci et de l’ordre de 14,5 fois sur une moyenne de 10 ans, et au regard d’une économie américaine apparemment soutenue, il n’y a guère de motif d’attendre une consolidation appuyée, et au contraire de bonnes raisons d’envisager un prochain test des 1475 sur le S&P500, puis un objectif qui pourrait être de l’ordre de 1600 avant un an, voire mieux, en fonction de la réalité des résultats qui seront publiés.
A cet égard, les attentes pour le quatrième trimestre 2012 n’ont rien de très ambitieux, puisqu’elles sont de l’ordre de 2,9 % de progression seulement contre les 5,3% estimés le 30 septembre dernier. Dans ces conditions quelques bonnes surprises ne sont pas totalement à exclure sur la saison qui débutera à partir de la semaine prochaine avec, comme toujours, les chiffres d’Alcoa.
Les marchés européens ont beaucoup monté ces dernières semaines sur la base d’une diminution de l’appréciation du risque. Il n’empêche, l’économie de la zone, menée par une politique budgétaire et fiscale restrictive, devrait continuer de susciter de sourdes inquiétudes. Aussi, nous ne saurions guère surpris de constater que les indices américains reprennent l’avantage qu’ils ont perdu en termes de performance par rapport à leurs homologues européens.
A ce sujet, on suivra de près le comportement un peu suspect de l’euro qui passe à nouveau en deçà des 1,32 dollar, témoignant moins d’une peur accentuée du risque que d’une appréciation légitime des écarts de dynamisme économique potentiel de part et d’autre de l’Atlantique.
On surveillera de près si l’euro n’est pas voué à casser le seuil des 1,3030 dollar, avec pour conséquence un recul éventuel assez sensible vers les 1,2920, et un marché un peu moins tonique.
A priori, il reste judicieux d’envisager quelques prises de position vers 3700 points, a fortiori 3675 dans une optique de très court terme, mais peut-être de saisir quelques bénéfices vers la zone des 3760 points dans une vue de trading à court terme.