Réactions excessives, mais des signaux gaphiques négatifs

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La simple perspective que la Fed réduira, peut-être dès l’automne, le montant de ses rachats d’actifs a provoqué ces derniers jours une sortie massive des actifs à risque, et notamment des obligations sur tous les fronts, depuis les pays émergeant, jusqu’aux obligations à maturité longue en Europe et aux États-Unis, avec pour effet une montée généralisée des taux longs.
Les marchés actions en ont subi les conséquences, sans prendre en considération certains aspects bénéfiques qui auraient pu compenser : L’euro a commencé à refluer après avoir atteint des niveaux qui devenaient incompatibles avec une saine compétitivité de la zone euro, les matières premières ont continué à reculer, et notamment le pétrole, dans le sillage du ralentissement économique en Chine, tandis que des indicateurs économiques américains, comme par exemple l’indice de la Fed de Philadelphie, tendraient à donner raison au pronostic économique optimiste de Ben Bernanke, lequel augure d’une économie américaine en forme grandissante sur la fin 2013, et plus encore en 2014 et 2015.
En deux séances, le CAC 40 aura dévissé de près de 5 % dans un volume important gonflé des échéances trimestrielles d’options et futures, et sur un plan graphique la configuration prend une tournure négative. La clôture au plus bas n’est pas engageante, et le RSI à 10 semaines casse la zone des 46 % ,en confirmation de rupture d’un support ascendant de long terme vers 3730 points. Sur un plan purement graphique, l’indice semble voué à revenir tester la zone cruciale des 3600, mais on ne peut exclure une tentative de reprise préalable vers la zone des 3730, voire 3790, d’autant que les indices américains tendent à se stabiliser sur la fin de la semaine.
Le Dow Jones récupère 0,28 % à 14 799, le Nasdaq cède -0,23 % à 3357, et surtout le S&P 500 sera venu tester avec succès un point de sortie extrêmement important à 1576 avec un plus bas à 1578 avant de terminer finalement en hausse de 0,24 % à 1592 points.
Des signaux techniques négatifs importants ont été émis cette semaine, aussi bien avec le S&P 500 qui casse le support des 1600 que sur le CAC 40 après la rupture des 3790, puis des 3730 points. La situation peut donc rester compliquée sur le court terme, mais nous ne croyons pas pour autant à une correction majeure, à moins d’un crack sur les pays émergeants qui seraient surpris par de trop lourdes sorties de capitaux.
La santé de l’économie américaine et une activité qui pourrait finir par se stabiliser en Europe, accompagnée d’une pentification de la courbe des taux sont plutôt, sur un horizon à moyen terme, des facteurs de nature à orienter le marché des actions à la hausse. L’augmentation des bénéfices et des fonds propres accumulés par les entreprises qui composent le S&P 500 comparée au pic de 2007 est tellement importante qu’il n’y a pas matière à envisager un triple sommet majeur de long terme et un grave retour en marché baissier.
Le seul risque serait celui d’une aggravation des poussées déflationnistes, comme le signalait un des gouverneurs de la Fed, James Bullard, pourtant peu adepte des politiques ultra-accommodantes. Cela signifie dans le fond que la Fed ne resserrera pas forcément sa politique comme l’anticipent les marchés, lesquels sont à notre sens en train de se livrer à une réaction d’excès.
En ce sens, et sans trop se préoccuper si l’indice doit ou non redescend vers les 3600, il paraît judicieux de profiter de la faiblesse momentanée pour tenir les positions et même envisager des achats à bon compte. En revanche, dans une optique de trading à court terme, il faudra probablement envisager quelques allégements vers 3730, et surtout vers les 3790 points qui à nouveau se convertissent en plafond de la zone de transactions actuelle entre 3600 et 3790 points.

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CAC (PXI)
Principaux indicateurs
Cours au Le 30 avril 2024 Performance Indicateurs
7984,93 (-0,99%)€ à 1 mois :  -2,67% Volume moyen 20 jours : 3,5 M
à 4 mois : 5,46% Résistances : 8140 / 8230 / 8470
à 6 mois : 15,90% Supports : 7980 / 7885 / 7775 / 7705 / 7600 / 7600 / 7550 / 7480 / 7400 / 7310 / 7210 / 7165 / 7080 / 7040 / 6945 / 6850 /6800 / 6775 / 6710 / 6610 / 6520 / 6450 / 6380 / 6250 / 6180 / 6110 / 6040 / 5910 / 5780 / 5630 / 5580 / 5375 / 5215
à 1 an : 8,17%

Consensus »


9 comments

  1. Eric   •  

    Bonjour Olivier,

    Cette forte correction a, comme toujours, surpris la plupart des intervenants par sa violence et sa rapidité, même si l’on s’attendait plutôt à une baisse suite à l’intervention de Bernanke.

    Du coup, les investisseurs longs comme moi, qui ont renforcé leurs positions à 3790-3750, sont maintenant clairement dans le rouge depuis le début de l’année.

    Il faut donc certes tenir ses positions sur ces niveaux, pour pouvoir profiter d’un éventuel contre-pied haussier, mais aussi ajuster son exposition au marché en se ménageant suffisamment de liquidités en cas de poursuite de la correction vers 3600 points, voire 3400 dans le pire des cas…

    Même si le contexte n’est plus le même, le souvenir de 2008 et 2011 est encore bien présent, et conduit toujours à envisager le pire. Et comme vous le rappeler, le comportement des marchés émergents et la forte volatilité du Nikkei, n’augurent rien de bon pour l’été…

    Bref, une nouvelle phase de stress qui vient miner un peu plus le moral des investisseurs actions.

    En vous souhaitant néanmoins un bon week-end!

    Bien à vous

    Eric

    • Olivier Anger   •     Author

      Bonjour Eric,

      Oui fin de printemps bien pourrie et un marché très orageux qui oblige en effet à éviter les sur-expositions.
      Le marché me semble en sur-réaction mais inquiétude quand-même, non pas de la FED et US dans le fond, mais plutôt de taux qui remonteraient trop vite, et de problèmes sur émergents en croissance ou négative, et sur la Chine qui faisait tant rêver tout le monde.
      D’ailleurs le SP n’a perdu que 2 % sur une semaine, ce n’est rien de bien méchant, et je reste positif US pour la fin de l’année.
      Bien à vous
      Olivier

  2. busoh   •  

    l europe va mal les pays emergents vont mals.les montees de taux ne vont pas arranger les choses.le dollar baisse..le consommateur americain achete moins qu avant..que des signes noirs qui impacteront les usa les etats unis ne vivent pas en autarcie que je sache. bernanke a augmente les taux pour degonfler la bulle immobiliere et a provoque la crise des subprimes.il recommence a vouloir degonfler des bulles que lui meme a creer.aucune logique la dedans…. et quand aux previsions on dirait hollande…la fusee americaine est partie comme en 40 il ne doit pas regarder la tele chine europe bresil turquie inde et j en passe que des mauvaises nouvelles

    • Olivier Anger   •     Author

      Ce n’est pas tout à fait exact. Quand les taux remontent comme cette semaine, le dollar remonte avec la remontée des taux, les ventes au détail augmentent aux US donc il y a de la consommation, l’immobilier s’est pas mal récupéré depuis 2008. En revanche les résultats des QE sont peut-être proches d’être suffisants pour pouvoir s’en passer aux US, c’est ce que souhaite tenter Bernanke.
      Paradoxalement c’est lui qui a fait le gros du travail et tout le monde voudrait qu’il continue, alors que c’est l’Europe qui aurait dû prendre la relève depuis longtemps. Mais l’Allemagne y sera toujours formellement opposée, d’où un euro surévalué qui arrange bien une Allemagne en déclin démographique. Tout se tient, mais le reste de l’Europe en subit pas mal de conséquences…

  3. Eric   •  

    Oui, je suis positif également sur les US. Quoiqu’il arrive, l’Amérique s’en sortira toujours.

    Le marché français, et européen en général, est trop creux et aux mains des spéculateurs, ce qui provoque des chutes excessives lorsqu’ils se retirent, à la moindre alerte.

    Au contraire des marchés américains sont beaucoup plus solides, car détenus majoritairement par des fonds de gestion long terme (retraite et autres). Chaque rechute des marchés nous le rappelle cruellement.
    Quand les US perdent 1,5 point, l’Europe en perd 3 ou 4… Et la performance à la hausse est aussi largement favorable à Wall Street. C’est lassant à la fin.

    Je pense même sérieusement ré-allouer entièrement mon portefeuille sur le S&P500, dès que les choses se seront à nouveau calmées.

    Cordialement,

    Eric

    • Olivier Anger   •     Author

      Tout à fait exact ! Le marché US est en effet plus solide.
      Mais il y a des solutions et une saine philosophie d’investissement qui fonctionne et que j’ai tenté d’expliquer aux abonnés de Vos Finance, titre que je rédige pour Agora en partie depuis novembre.
      Et ce n’est pas, oh non ! d’acheter de l’or et de le mettre sous l’oreiller.
      On peut en parler si vous voulez, ce sera avec plaisir.
      Bien à vous
      Olivier

  4. Eric   •  

    Je suis bien sûr preneur de toute stratégie défensive en ces temps difficiles!
    Mais franchement quand je vois des titres solides, perdre jusqu’à 6% sans raison en une seule séance, je me dis qu’on peut tout autant acheter un tracker CAC ou S&P, sans faire le travail sur les valeurs. C’est franchement très décevant…
    Quant à l’or, les devises et autres support spéculatifs sans rendement, j’en reste totalement à l’écart.
    Pour tout savoir, je m’abonne à Vos Finances alors? :-)

  5. hubert   •  

    il est a craindre que d’ici la fin de l’année Ben BERNAKE ne resserre sa politique acco-
    modante .du fait que prenant sa retraite fin d’année .il ne porte pas la responsabilite
    du probleme monetaire qui ne manquera pas de se presenter un jour ou l’autre
    cordialement Hubert

    • Olivier Anger   •     Author

      Oui il cherche à y habituer les esprits en dépeignant un scénario assez rose de l’économie US.
      Mais il ne resserrera pas à mon avis si les chiffres ne suivent pas.
      Ceci étant, je crains un peu qu’il ait fait suffisamment pour que les US enclenchent un cercle plutôt vertueux, donc sans béquilles…
      Bien à vous
      Olivier

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