L’incertitude sur le dossier syrien et la dialectique qui se joue et s’arrange sans doute derrière les coulisses au plus haut niveau n’ont pas empêché les marchés de confirmer pour le moment les signes de sortie de consolidation que l’on pouvait pointer depuis le milieu la semaine. Il faut dire que les chiffres de l’emploi américain très attendus suscitent quelques interrogations sur l’imminence effective des ralentissements d’achats d’actifs de la part de la Fed avec une révision en forte baisse des créations d’emplois en juillet de 162.000 à 104.000 seulement, et avec un chiffre un peu décevant pour août de 169.000 créations d’emplois privés au lieu des 177.000 attendus.
Certes, le taux de chômage redescend vers de 7,5 % à 7,3 % mais cela est dû essentiellement à une baisse des demandeurs d’emploi, et sur le front du marché du travail, la Fed aura du mal à atteindre ses objectifs, d’autant que la productivité en constante progression se traduit par des besoins décroissants en termes de main-d’œuvre peu qualifiée.
Le CAC 40 qui était sorti la veille de son canal de consolidation descendant forme sur la séance un chandelier d’excellente facture, avec une clôture au plus haut qui concrétise le franchissement de la résistance importante qui s’était établie à 4010 points. Malgré une situation géopolitique compliquée, ce seuil a de fortes chances de se transformer en support, et la voie paraît bien engagée pour un retour sur la résistance majeure des 4080 points.
Pour leur part, les indices américains ont effacé un accès momentané de faiblesse au moment où Vladimir Putin, à la sortie du G20, annonçait son intention d’aider militairement la Syrie en cas d’attaque. La tiédeur des chiffres de l’emploi américain ont permis au taux à 10 ans de se détendre à 2,94 % après avoir touché la résistance des 3 % la veille, et le Dow Jones clôture la semaine sur une petite faiblesse de -0,10 % à 14.923, le Nasdaq progresse de 0,03% à 3660, et le S&P 500 reste étal à 1655, au-dessus d’un support important à 1650, mais bien en deçà d’une résistance importante et difficile à reconquérir à 1680 points. par contraste avec les indices européens, les indices américains finissent la semaine sur des chandeliers qui témoignent d’un peu plus d’hésitation.
Nous sommes encore en début de mois, mais pour le moment les incertitudes bien réelles, que ce soit des élections allemandes sans grand suspense, le chemin que prendra la Fed le 18 septembre, le risque d’instabilité politique en Italie, ou l’intervention sur la Syrie ne semblent guère émouvoir les marchés.
Sur un plan technique, cela souligne une disposition très favorable aux marchés actions, de nature à envisager une poursuite de la tendance haussière au cours des prochains mois, et d’entrevoir d’ici la fin de l’année des objectifs potentiels que l’on peut encore situer vers 4300, peut-être même 4500 points sur le Cac 40, et de l’ordre de 1800 points sur le S&P 500.
Le franchissement des 4010 points après la formation d’un fond en W bien construit au-dessus de 3920 devrait inciter à quelques achats en cas de repli vers ce seuil, dans la perspective d’une reprise vers la zone des 4075 à 4088 points pour commencer.