Il n’y avait pas grand-chose à attendre de la BCE après la baisse des taux le mois dernier, mais en dehors d’un discours pour expliquer qu’elle dispose de nombreuses options pour enrayer une éventuelle déflation, la réaction très mitigée à l’endroit d’un euro à nouveau en flagrante survalorisation n’aura pas manqué d’enfoncer un peu plus les marchés dans une cinquième séance de correction.
Il faudra donc attendre vendredi à 14h30 les chiffres du chômage américain pour le mois de novembre afin de s’assurer, au cas où il y aurait plus de 200 000 créations d’emplois, que l’économie américaine devient de plus en plus solide. Cela est très positif dans le fond, mais risque de pousser les taux longs à la hausse dans la perspective d’une réduction des injections de liquidités dès le mois de janvier, plus tôt que les anticipations de la plupart des analystes.
C’est en tout cas en ce sens que les indices américains poursuivent également leur consolidation un rythme beaucoup plus modéré, puisque les taux à 10 ans grimpent à 2,87 % sur des inscriptions hebdomadaires au chômage qui reculent de 23 000 à 298 000 sur une pente clairement descendante.
Le contexte économique n’est pas aussi souriant de ce côté-ci de l’Atlantique, et moins encore en France où le CAC 40 témoigne du rejet local des investisseurs par un nouveau chandelier de séance très négatif, qui ne laisse que 20 points de marge au dessus du support majeur qu’il serait regrettable d’enfoncer à 4080 points, là où l’indice avait formé un double sommet en 2010. La position de l’indice coïncide dès ce jour avec un RSI revenu toucher la zone sur laquelle il rebondit systématiquement depuis plus d’un an vers 46 %. En deçà, le marché risque de s’installer dans une tendance lourde plus négative, même si un rebond technique pour cause de survente est probable d’ici peu.
A un rythme beaucoup plus modéré, les indices américains se replient également pour une cinquième séance d’affilée. Le Dow Jones 7 – 0,43 % à 15 822, le Nasdaq -0,12 % à 4033, et le S&P 500 -0,44 % à 1785,10. Au-dessus d’un support important à 1775 points.
On attendra avec beaucoup d’intérêt le chiffre du chômage américain, sachant qu’un chiffre très dynamique risque de provoquer en premier lieu une réaction négative pour après se reprendre sur des fondamentaux encourageants qui justifieraient un peu de retenue au niveau de la Fed.
Du côté européen, et surtout du Cac40, la forte correction des 5 dernières séances amène certainement à court terme des opportunités d’achat à bon compte, mais un rebond pérenne deviendra beaucoup plus difficile au cas ou les 4080 seraient enfoncés.