Il suffit d’observer la belle progression des marchés depuis quelques mois pour comprendre que ce ne sont ni les résultats des entreprises, ni les indicateurs macro-économiques qui en sont la cause principale, mais la réalité d’une politique de rachat de dettes extrêmement agressives de la part des banques centrales. Or la Réserve Fédérale, à travers la publication des notes de son comité de la fin janvier, suggère que cette injection permanente pourrait approcher de son terme.
Il faut sans doute y voir une réaction à la belle prestation des marchés jusqu’à un niveau au-delà duquel une bulle risque de se développer. En un mot, la banque centrale américaine a réussi par sa politique à re-solvabiliser l’économie et le système bancaire, en passant par une reprise de l’immobilier grâce à des taux extrêmement modérés. Sans doute estime-t-elle désormais qu’il reste au temps à faire les choses, et que la création de richesse implicite à travers la croissance économique permettra au bout du compte de réduire un endettement de l’ordre de 110 % du PIB, lequel, contrairement à l’Europe, ne suscite pas la même allergie.
Si vous vous souvenez du 2 février 1994, il suffit que la FED augmente ses taux, ou même laisse entrevoir une inflexion un tant soit peu restrictive de sa politique pour que le CAC 40 s’effondre. En témoigne la séance bien négative du jour et la formation d’un chandelier de chute libre, pointant vers un test immédiat vers 3600 points, ou peut-être, par projection symétrique, vers 3550 en fonction de l’intensité plus ou moins forte de la consolidation sur les indices américains.
Dans le sillage de la séance d’avalement baissier de la veille, le Dow Jones cède -0,33% à 13881, le Nasdaq encore -1,06 % à 3131, et le S&P 500 -0,66% à 1502 points. les trois indices clôturent sur un léger rebond en fin de séance, et pour le moment il reste difficile d’évoquer une authentique correction, ce qui pourrait favoriser dès vendredi une tentative de légère reprise technique.
Dans cette optique, il n’est pas tout à fait acquis de revoir le seuil des 3600, et fort plausible de tenter une remontée vers 3675 points, avant de probablement donner à nouveau quelques signes de faiblesse.